Ceux qui balayent certaines rues de la ville de Port-au-Prince ces jours-ci sont en bleu, ils ont sur leur chemise plusieurs logos d’institutions ou d’organisations non gouvernementales. Il y a deux ans de cela, ils étaient en jaune ou en orange avec d’autres logos d’ONG. On voit aussi, le sigle du SMCRS, l’organisme d’État sous tutelle du Ministère des Travaux publics, Transport et Communications, ou de la Mairie de Port-au-Prince. Cette dernière semble se satisfaire de cette situation, qui la conforte dans son statut de figuration institutionnelle, car n’ayant aucune Politique de gestion des ordures domestiques, ni de la voirie de la commune.
Ainsi, dans l’absence d’une réelle prise en charge en matière de gestion des ordures, on se contente d’actes ponctuels, d’initiatives aléatoires, propres à apaiser la frustration de la population, pour parer aux critiques ou pour justifier des dépenses.
De provisoire, la situation de non gouvernance communale est devenue permanente au vu et au su de tous, au détriment des citoyens de la ville. La Mairie de Port-au-Prince ne semble avoir aucune responsabilité, frappée d’un déni de compétence qui aliène ses pouvoirs. Mais les Maires en sont-ils conscients? Peut-être que non. Car, engagés aujourd’hui dans un bras de fer aussi puéril avec le SMCRS, ils ne font qu’avaliser leur statut d’assisté. Si au moins le Conseil municipal de Port-au-Prince mettait autant d’énergie à défendre la ville qu’il en a mis à défendre son mandat.
Ainsi, A la fin du projet du PNUD et de Cascaf, en bleu dans les rues, tout s’arrêtera net jusqu’au jour ou un autre projet, d’un autre ONG viendra suppléer pour une autre période d’emploi temporaire soi-disant de haute intensité de main d’œuvre. Entre temps, les Port-au-Princiens continueront à faire les frais de la vermine. Pour combien de temps encore? « Potoprens pa ka tann ».
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